Jean-Marie DUMONT
Fiche lue lors de la cérémonie
Né le 18 août 1874 à Sannat, fils de feu Annet Dumont et de Françoise Tardivat, tous les deux Sannatois. Il exerçait la profession de maçon. Sa fiche matricule mentionne deux campagnes, sans doute parmi d’autres, dans l’Indre en 1901 et dans les Vosges en 1905, à Cornimont. Ce devait être une tradition familiale d’aller limousiner dans les Vosges puisque sa sœur Eugénie, était née, un an après lui, à Rupt sur Moselle, dans les Vosges également.
Il habitait à Saint-Pardoux. Au recensement de 1911, dans la maison qui est aujourd’hui celle de Laurence, vivaient deux familles, la famille Tarrier dont nous avons parlé avec Marien mort en octobre, et la famille Dumont qui était semble t-il la famille propriétaire des lieux. La famille Tarrier se composait du père Marien, de la mère Élisabeth Virginie, née Dumont, et de leurs deux enfants. Dans la famille Dumont, le père était mort, et il restait essentiellement des femmes.
Pour raisons de santé le conseil de révision le classa dans les services auxiliaires et il ne fit pas de service militaire. Mobilisé malgré tout en 1915, il fut affecté dans l’artillerie. Eut-il le temps de rejoindre le front ? Incorporé le 20 mars 1915, il devait décéder le 5 mai, dans la région lyonnaise, à l’hôpital de Saint-Fons, d’un « œdème aigu au poumon ». Il figure dans les registres avec la mention
Mort pour la France
Et pourtant il ne figure pas sur notre monument aux morts. Ce dont m’informa Françoise Faure dimanche dernier. Cela me parût difficilement compréhensible. Rien dans les deux documents officiels, la fiche de décès de l’armée et la fiche matricule, ne laissent entrevoir le moindre indice. Poursuivant les investigations dans la journée de lundi, grâce à deux indices fournis par Alain Dupas et Françoise, j’ai pu avancer un peu.
L’attachement avec cette vallée vosgienne, et particulièrement la petite ville de Rupt-sur-Moselle qui avait conduit son père à y séjourner, l’amena à son tour à y venir travailler, et à y épouser une jeune vosgienne, Marie Eugénie David en 1910. Au recensement de 1911 il est compté dans sa famille sannatoise, mais seul. Pensait-il alors faire venir son épouse à Sannat, mais finalement a-t-il ensuite décidé de s’installer, au moins provisoirement, à Rupt-sur-Moselle ? Toujours est-il qu’il est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Rupt-sur-Moselle, bien que « Mémoire des hommes » signale comme dernier domicile Sannat. En conséquence, même s’il ne figure pas sur notre monument, dans notre cœur il est un enfant de Sannat « Mort pour la France ».
Enfin nous connaissons son lieu d’inhumation, à proximité de Saint-Fons où il est mort, dans le Rhône, à Villeurbanne, dans la nécropole nationale La Doua Carré A, rang5, tombe 40.
Et nous savons même pourquoi il était dans la région lyonnaise, grâce aux parents de Marcel Malanède qui écrivaient ceci à leur fils dans une de leurs lettres « On a su aussi la mort de Jean-Marie Dumont mais on ne sait pas ce qui l’a fait mourir, il travaillait comme auxiliaire dans une poudrière à Lyon ». Il faisait donc partie de ces soldats qu’on avait retirés du front pour les affecter aux usines d’armement. Son décès fut donc considéré comme un mort militaire, aussi lui accorda-t-on la mention « mort pour la France » et le droit de figurer sur un monument aux morts. Mais ce fut celui de Rupt qui l’emporta.
Est-ce que ce fut un choix imposé, ou un choix de la belle famille ? Était-ce avec le consentement des familles Dumont et Tarrier ? On ne sait pas.
…à suivre !
Né le 18 août 1874 à Sannat, fils de feu Annet Dumont et de Françoise Tardivat, tous les deux Sannatois. Il exerçait la profession de maçon. Sa fiche matricule mentionne deux campagnes, sans doute parmi d’autres, dans l’Indre en 1901 et dans les Vosges en 1905, à Cornimont. Ce devait être une tradition familiale d’aller limousiner dans les Vosges puisque sa sœur Eugénie, était née, un an après lui, à Rupt sur Moselle, dans les Vosges également.
Il habitait à Saint-Pardoux. Au recensement de 1911, dans la maison qui est aujourd’hui celle de Laurence, vivaient deux familles, la famille Tarrier dont nous avons parlé avec Marien mort en octobre, et la famille Dumont qui était semble t-il la famille propriétaire des lieux. La famille Tarrier se composait du père Marien, de la mère Élisabeth Virginie, née Dumont, et de leurs deux enfants. Dans la famille Dumont, le père était mort, et il restait essentiellement des femmes.
Pour raisons de santé le conseil de révision le classa dans les services auxiliaires et il ne fit pas de service militaire. Mobilisé malgré tout en 1915, il fut affecté dans l’artillerie. Eut-il le temps de rejoindre le front ? Incorporé le 20 mars 1915, il devait décéder le 5 mai, dans la région lyonnaise, à l’hôpital de Saint-Fons, d’un « œdème aigu au poumon ». Il figure dans les registres avec la mention
Mort pour la France
Et pourtant il ne figure pas sur notre monument aux morts. Ce dont m’informa Françoise Faure dimanche dernier. Cela me parût difficilement compréhensible. Rien dans les deux documents officiels, la fiche de décès de l’armée et la fiche matricule, ne laissent entrevoir le moindre indice. Poursuivant les investigations dans la journée de lundi, grâce à deux indices fournis par Alain Dupas et Françoise, j’ai pu avancer un peu.
L’attachement avec cette vallée vosgienne, et particulièrement la petite ville de Rupt-sur-Moselle qui avait conduit son père à y séjourner, l’amena à son tour à y venir travailler, et à y épouser une jeune vosgienne, Marie Eugénie David en 1910. Au recensement de 1911 il est compté dans sa famille sannatoise, mais seul. Pensait-il alors faire venir son épouse à Sannat, mais finalement a-t-il ensuite décidé de s’installer, au moins provisoirement, à Rupt-sur-Moselle ? Toujours est-il qu’il est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Rupt-sur-Moselle, bien que « Mémoire des hommes » signale comme dernier domicile Sannat. En conséquence, même s’il ne figure pas sur notre monument, dans notre cœur il est un enfant de Sannat « Mort pour la France ».
Enfin nous connaissons son lieu d’inhumation, à proximité de Saint-Fons où il est mort, dans le Rhône, à Villeurbanne, dans la nécropole nationale La Doua Carré A, rang5, tombe 40.
Et nous savons même pourquoi il était dans la région lyonnaise, grâce aux parents de Marcel Malanède qui écrivaient ceci à leur fils dans une de leurs lettres « On a su aussi la mort de Jean-Marie Dumont mais on ne sait pas ce qui l’a fait mourir, il travaillait comme auxiliaire dans une poudrière à Lyon ». Il faisait donc partie de ces soldats qu’on avait retirés du front pour les affecter aux usines d’armement. Son décès fut donc considéré comme un mort militaire, aussi lui accorda-t-on la mention « mort pour la France » et le droit de figurer sur un monument aux morts. Mais ce fut celui de Rupt qui l’emporta.
Est-ce que ce fut un choix imposé, ou un choix de la belle famille ? Était-ce avec le consentement des familles Dumont et Tarrier ? On ne sait pas.
…à suivre !
Fiche de décès militaire
Registre - Archives Départementales de la Creuse