Roger Billy

Agriculteur à La Petite Louche, né en 1893 à Sannat, au Genêt.
Engagé volontaire en 1913 et affecté au 121éme RI à Montluçon,
mobilisé dés le début de la guerre, il obtint le grade de caporal en juin 14
et celui de sergent le 24 septembre 1914.
Il avait épousé Marie-Louise Delage en 1920, née à la Petite Louche en 1997,
fille d’un maçon. Ils eurent deux filles Gisèle qui épousa Jacques Dupas et Raymonde qui épousa Louis Vertadier (fils d’Henri Vertadier).
Son gendre partit également à la guerre, celle de 1939, où il fut fait prisonnier.
Roger Billy fut longtemps le porte parole des Anciens combattants.
Il est mort en 1981.

Carnet de Guerre du Caporal puis Sergent Roger Billy
Remerciements : Jocelyne Mabille Vertadier
Campagne de la guerre 1914.
Vendredi 7 août : départ de Montluçon à 8 heures du soir.
Samedi 8 août : voyage en chemin de fer. Arrivée à Gironcourt a 22h1/2. Coucher a Gironcourt. Bonne nuit dans le foin.
Dimanche 9 août : départ de Gironcourt à 4h1/2 pour Domartin sous bois (4 km). Arrivé là, bonne journée.
Lundi 10 août : repos dans le même cantonnement : Domartin sous bois.
Mardi 11 août : départ de Domartin a 5 h pour Thaon (20 km) arrivée à 11h, grande halte avant d’arrivée.
Mercredi 12 août : départ de Thaon à 3h1/2 du matin pour Dompierre (20 km), arrivée à 11h et départ le soir à 3h1/2 pour Homecourt.
Jeudi 13 août ; départ de Vomecourt à 1 heures et demi pour Raon l’Etape (30 km), pas alerte, arrivée à midi. Très fatigué, grande halte et repos jusqu’à 3 heures. Départ à 3 heures pour Neuf Maison, cantonné dans un bois à 6 km de l’ennemi. Première nuit à la belle étoile, bien dormi quand même.
Vendredi 14 août : départ du bois à 5 heures pour rencontrer l’ennemi. Premier bataillon avant-garde rencontre de l’ennemi à Badonviller, l’artillerie nous a canonné très fort, mais on a supporté une pluie de plus de 100 obus qui heureusement ne firent pas beaucoup de mal. 4 blessés à la 4ème compagnie qui était en tête. Prise d’assaut de Badonviller à la baïonnette, aucune résistance, l’ennemi avait évacué le village. L’artillerie allemande canonne. De l’autre cote la 25ème division a été forcée de se retirer sur Cirey. L e soir poursuite de l’ennemi et rencontre de nouveau à Petit Mont, village avant d’arriver à Cirey. Là, la lutte est sanglante, notre artillerie ne peut pas aller les chasser de leur retranchement qui était formidable. La 4ème compagnie n’est pas au feu, restait pour soutenir l’artillerie, mais les autres compagnies des autres bataillons montent à l’assaut à la baïonnette, passant Petit Mont qui était évacué et se portent sur les retranchements ennemis .C’est à ce moment que le sang coule, les mitrailleuses ennemies et l’artillerie font un mal terrible dans nos rangs. La 4ème compagnie qui était restée avec l’artillerie arrive à ce moment mais trop tard. Le 121ème qui n’avait pas était soutenu d’assez près par les autres régiments doit se retirer jusqu’au village en laissant de nombreux morts et blessés et notamment des officiers et comme il faisait très nuit on ne peut pas recommencer l’assaut. Les Prussiens tirèrent des coups de canon jusqu’à 10 h1/2 du soir.
Samedi 15 août : on se replie pendant la nuit jusqu’à Badonviller puisque l’on ne pouvait pas déloger l’ennemi de sa position , l’artillerie et le 92ème de ligne seul à rester sur place pour empêcher l’ennemi d’avancer.
Dimanche 16 août : départ du bois pour Petit Mont on cantonne toute la journée et la nuit.
Lundi 17 août : départ de Petit Mont à 6 heures sous une pluie terrible pour Cirey et de Cirey où l’on ne s’arrête pas on franchit la frontière et l’on va cantonner à Saint Quirin.
Mardi 18 août : départ de Saint Quirin pour Neufville ou l’on arrive à 18h du soir (30 km), fatigue extrême.
Mercredi 19 août : départ de Neufville à 4 heures pour aller à la rencontre de l’ennemi, on s’arrête dans une grande plaine un peu en arrière à Sarrebourg et l’on fait un mouvement de retraite pour attirer l’ennemi dans la plaine et l’écraser, mais il n’en a pas été ainsi, l’ennemi n’a pas bougé et nous on a resté dans la plaine toute la journée et la nuit où l’on a couché à la belle étoile.
Jeudi 20 août : le 14ème bataillon est de réserve, on reste dans le bois, journée sanglante, toute la journée le canon a tonné sans cesser, le 92ème et le 105ème ont beaucoup souffert, nombreux blessés et on a passé la nuit en sentinelle.
Vendredi 21 août : la 6ème section est patrouille de reconnaissance pour reconnaitre l’emplacement de l’ennemi, on s’est approché à moins de 200m mais une fusillade nourrie nous a assaillis et on a regagné notre compagnie. Aucun blessé. Le canon gronde sans relâche. A midi on nous prend de flanc par un feu épouvantable, combat horrible du 1ier bataillon, il en revient le quart, c’est épouvantable. Je n’ai pas eu de mal heureusement .(Hartzviller).
Samedi 22 août : continuation de la retraite jusqu'à Neuviller où l’on couche. La veille on avait reculé jusqu’à Cirey où l’on a couché dans un bois. Fatigue atroce, 2 jours sans pain.
Dimanche 23 août : départ de Neuviller à 4 h battant toujours en retraite et poursuivis par l’ennemi, on recule jusqu’au Rambervillers, là on passe une bonne nuit.
Lundi 24 août : journée de repos jusqu’à 5 h du soir et il était temps de nous reposer on était à bout, puis de 5 h marche en avant en obliquant au nord. On bivouaque à Donciere dans un champ de patates.
Mardi 25 août : départ de Donciere pour Saint Maurice garder le quartier général. Le canon tonne toujours.
Mercredi 26 août : départ à 4 heures pour aller à l’ennemi. Attaque violente, on est repoussé avec force. A midi contre attaque on reprend l’offensive, l’ennemi est repoussé avec de grosses pertes. Les balles sifflent et le canon tonne.
Jeudi 27 août : on veut se porter en avant mais on est arrêté par les tranchées de l’ennemi qui lui avance mais faraude de reculer à son tour. La fusillade dure toute la journée.
Vendredi 28 août : porté malade et on nous ramasse pour soutenir l’artillerie tous les malades. La fusillade continue sur la ligne de feu. Toute la journée couché derrière une tranchée, on couche dans une grange à coté.
Samedi 29 août : on reprend nos places de la veille sous une musique d’obus avec le 98ème.
Dimanche 30 août : on reforme le régiment avec les réservistes du dépôt le matin. Et le soir on est de réserve mais ca n’empêche pas de recevoir toute la soirée des obus. Pas de blessés. Un obus tue 18 chevaux ou mulets à l’artillerie.
Lundi 31 août : on s’avance dans un bois où l’on passe la journée dans les tranchées sous un feu d’artillerie formidable. Quelques blessés. Le soir on cantonne à Rambervillers.
Mardi 1er septembre : repos toute la journée, belle journée.
Mercredi 2 septembre : repos également.
Jeudi 3 septembre : départ à 10h1/2 pour une tranchée assez loin de l’ennemi sorti de la ville, le canon a tonné beaucoup, des blessés, couchés sur les planchers, contre attaque la nuit.
Vendredi 4 septembre : de réserve. Repos toute la journée à coté de la scierie.
Samedi 5 septembre : départ de la scierie travaux (message codé.) On fait une tranchée au-delà de la ville, couche dans une nouvelle caserne à Rambervillers.
Dimanche 6 septembre : on avance en avant dans une nouvelle tranchée aux avants postes.
Lundi 7 septembre : de réserve, aux avants postes, journée pas trop troublée, quelques obus, on construit des tranchées.
Mardi 8 septembre : repos. Toujours de réserve. Sous les sapins le canon a grondé.
Mercredi 9 septembre : toujours de réserve, mais prêt à partir au signal.
Jeudi 10 septembre : on est relevé aux avant- postes et on nous retire de la ligne de feu pour l’arrière. On va cantonner a Padoux . 3ième section poste de police.
Vendredi 11 septembre : on reste à Padoux. Exercice le soir, 1 heure à peu près : revue d’ânes.
Samedi 12 septembre : départ de Padoux à 1h1/2 pour prendre la train à la gare de Darnieulles . Arrivée à la gare à 7 heures et départ pour le nord à 1heure1/2. Mauvais temps, terrible, l’eau tombe averse et mouillé jusqu’au os.
Dimanche 13 septembre : on voyage en chemin de fer sur Paris puis on passe la capitale, on se dirige sur Creil dans un vieux tombereau démodé.
Lundi 14 septembre : on descend à la gare de Creil à 1 heure du soir et on va cantonner à Liancourt.
Mardi 15 septembre : départ de Liancourt à 11 heures et on va cantonner à Lachelle près de Compiègne, on recommence à entendre le canon.
Mercredi 16 septembre : départ de Lachelle à 5h1/2 pour la poursuite de l’ennemi dont les zouaves font la chasse. On couche dans un patelin à coté de la forêt de Compiègne.
Jeudi 17 septembre : départ à 1h1/2 pour prendre un village occupé par l’ennemi qui avait déjà été pris par les zouaves .Toute la journée la fusillade a continué, beaucoup de blessés et de morts, un enfer.
Vendredi 18 septembre : départ de la tranchée à 8 heures où il avait tombé de l’eau toute la nuit, on était frais, on est allé dans un patelin voisin faire le café et on retourne à l’ennemi. On est relevé par le 105ème et on va cantonner dans un autre village.
Samedi 19 septembre : départ à 1h1/2 du matin pour soutenir la 25ème brigade. On reçoit un violent feu d’artillerie en rentrant dans un bois. Pas de blessé à la compagnie et on bivouaque à Coudun où l’on passe la nuit dans une grange.
Dimanche 20 septembre : on part le matin pour soutenir l’artillerie et de réserve du bataillon. Journée un peur froide mais pas tourmentée.
Lundi 21 septembre : on revient aux places de la veille, le canon gronde. Même journée.
Mardi 22 septembre : toujours aux mêmes places.
Mercredi 23 septembre : on avance aux avants postes, sur les 2 heures couchés dans une bergerie.
Jeudi 24 septembre : journée dans les tranchées : un obus fait beaucoup de mal à la section.
Vendredi 25 septembre : on construit des tranchées aux abords d’une jolie ferme et on couche le soir à Roye (Somme).
Samedi 26 septembre : départ de Roye à 4h1/2. On se porte en avant. Passé la nuit dans une tranchée, le canon avait grondé.
Dimanche 27 septembre : on se porte derrière la ligne du chemin de fer, la section avance dans les champs de betteraves ou l’on construit une petite tranchée mais l’artillerie allemande nous prend de front et nous déloge, nombreux blessés dont j’en fais parti (éclat d’obus au coté droit).
Lundi 28 septembre : je voyage vers l’est dont je contourne Paris en passant par Saint Germain, Montesson, Chartres et l’on débarque à la gare de Bouloire pour s’y faire soigner.
Mardi 29 septembre : belle journée au lit.
Mercredi 30 septembre, jeudi 01, vendredi 2 samedi 3, dimanche 4, lundi 5 mardi 6, mercredi 7, jeudi et ainsi de suite jusqu’au mardi 20 octobre : Jours mémorables.
Mercredi 21 octobre : visite au Mans.
Jeudi 22 octobre : passé Angers, Tours, Vierzon Bourges et Montluçon.
Vendredi 23 octobre : dépôt des convalescents.
Samedi dimanche et ainsi de suite jusqu’au samedi 21 novembre où je passe à la 32ème compagnie de dépôt.
Le lundi 23 novembre je pars en permission pour 7 jours…
…à suivre.
Remerciements : Jocelyne Mabille Vertadier
Campagne de la guerre 1914.
Vendredi 7 août : départ de Montluçon à 8 heures du soir.
Samedi 8 août : voyage en chemin de fer. Arrivée à Gironcourt a 22h1/2. Coucher a Gironcourt. Bonne nuit dans le foin.
Dimanche 9 août : départ de Gironcourt à 4h1/2 pour Domartin sous bois (4 km). Arrivé là, bonne journée.
Lundi 10 août : repos dans le même cantonnement : Domartin sous bois.
Mardi 11 août : départ de Domartin a 5 h pour Thaon (20 km) arrivée à 11h, grande halte avant d’arrivée.
Mercredi 12 août : départ de Thaon à 3h1/2 du matin pour Dompierre (20 km), arrivée à 11h et départ le soir à 3h1/2 pour Homecourt.
Jeudi 13 août ; départ de Vomecourt à 1 heures et demi pour Raon l’Etape (30 km), pas alerte, arrivée à midi. Très fatigué, grande halte et repos jusqu’à 3 heures. Départ à 3 heures pour Neuf Maison, cantonné dans un bois à 6 km de l’ennemi. Première nuit à la belle étoile, bien dormi quand même.
Vendredi 14 août : départ du bois à 5 heures pour rencontrer l’ennemi. Premier bataillon avant-garde rencontre de l’ennemi à Badonviller, l’artillerie nous a canonné très fort, mais on a supporté une pluie de plus de 100 obus qui heureusement ne firent pas beaucoup de mal. 4 blessés à la 4ème compagnie qui était en tête. Prise d’assaut de Badonviller à la baïonnette, aucune résistance, l’ennemi avait évacué le village. L’artillerie allemande canonne. De l’autre cote la 25ème division a été forcée de se retirer sur Cirey. L e soir poursuite de l’ennemi et rencontre de nouveau à Petit Mont, village avant d’arriver à Cirey. Là, la lutte est sanglante, notre artillerie ne peut pas aller les chasser de leur retranchement qui était formidable. La 4ème compagnie n’est pas au feu, restait pour soutenir l’artillerie, mais les autres compagnies des autres bataillons montent à l’assaut à la baïonnette, passant Petit Mont qui était évacué et se portent sur les retranchements ennemis .C’est à ce moment que le sang coule, les mitrailleuses ennemies et l’artillerie font un mal terrible dans nos rangs. La 4ème compagnie qui était restée avec l’artillerie arrive à ce moment mais trop tard. Le 121ème qui n’avait pas était soutenu d’assez près par les autres régiments doit se retirer jusqu’au village en laissant de nombreux morts et blessés et notamment des officiers et comme il faisait très nuit on ne peut pas recommencer l’assaut. Les Prussiens tirèrent des coups de canon jusqu’à 10 h1/2 du soir.
Samedi 15 août : on se replie pendant la nuit jusqu’à Badonviller puisque l’on ne pouvait pas déloger l’ennemi de sa position , l’artillerie et le 92ème de ligne seul à rester sur place pour empêcher l’ennemi d’avancer.
Dimanche 16 août : départ du bois pour Petit Mont on cantonne toute la journée et la nuit.
Lundi 17 août : départ de Petit Mont à 6 heures sous une pluie terrible pour Cirey et de Cirey où l’on ne s’arrête pas on franchit la frontière et l’on va cantonner à Saint Quirin.
Mardi 18 août : départ de Saint Quirin pour Neufville ou l’on arrive à 18h du soir (30 km), fatigue extrême.
Mercredi 19 août : départ de Neufville à 4 heures pour aller à la rencontre de l’ennemi, on s’arrête dans une grande plaine un peu en arrière à Sarrebourg et l’on fait un mouvement de retraite pour attirer l’ennemi dans la plaine et l’écraser, mais il n’en a pas été ainsi, l’ennemi n’a pas bougé et nous on a resté dans la plaine toute la journée et la nuit où l’on a couché à la belle étoile.
Jeudi 20 août : le 14ème bataillon est de réserve, on reste dans le bois, journée sanglante, toute la journée le canon a tonné sans cesser, le 92ème et le 105ème ont beaucoup souffert, nombreux blessés et on a passé la nuit en sentinelle.
Vendredi 21 août : la 6ème section est patrouille de reconnaissance pour reconnaitre l’emplacement de l’ennemi, on s’est approché à moins de 200m mais une fusillade nourrie nous a assaillis et on a regagné notre compagnie. Aucun blessé. Le canon gronde sans relâche. A midi on nous prend de flanc par un feu épouvantable, combat horrible du 1ier bataillon, il en revient le quart, c’est épouvantable. Je n’ai pas eu de mal heureusement .(Hartzviller).
Samedi 22 août : continuation de la retraite jusqu'à Neuviller où l’on couche. La veille on avait reculé jusqu’à Cirey où l’on a couché dans un bois. Fatigue atroce, 2 jours sans pain.
Dimanche 23 août : départ de Neuviller à 4 h battant toujours en retraite et poursuivis par l’ennemi, on recule jusqu’au Rambervillers, là on passe une bonne nuit.
Lundi 24 août : journée de repos jusqu’à 5 h du soir et il était temps de nous reposer on était à bout, puis de 5 h marche en avant en obliquant au nord. On bivouaque à Donciere dans un champ de patates.
Mardi 25 août : départ de Donciere pour Saint Maurice garder le quartier général. Le canon tonne toujours.
Mercredi 26 août : départ à 4 heures pour aller à l’ennemi. Attaque violente, on est repoussé avec force. A midi contre attaque on reprend l’offensive, l’ennemi est repoussé avec de grosses pertes. Les balles sifflent et le canon tonne.
Jeudi 27 août : on veut se porter en avant mais on est arrêté par les tranchées de l’ennemi qui lui avance mais faraude de reculer à son tour. La fusillade dure toute la journée.
Vendredi 28 août : porté malade et on nous ramasse pour soutenir l’artillerie tous les malades. La fusillade continue sur la ligne de feu. Toute la journée couché derrière une tranchée, on couche dans une grange à coté.
Samedi 29 août : on reprend nos places de la veille sous une musique d’obus avec le 98ème.
Dimanche 30 août : on reforme le régiment avec les réservistes du dépôt le matin. Et le soir on est de réserve mais ca n’empêche pas de recevoir toute la soirée des obus. Pas de blessés. Un obus tue 18 chevaux ou mulets à l’artillerie.
Lundi 31 août : on s’avance dans un bois où l’on passe la journée dans les tranchées sous un feu d’artillerie formidable. Quelques blessés. Le soir on cantonne à Rambervillers.
Mardi 1er septembre : repos toute la journée, belle journée.
Mercredi 2 septembre : repos également.
Jeudi 3 septembre : départ à 10h1/2 pour une tranchée assez loin de l’ennemi sorti de la ville, le canon a tonné beaucoup, des blessés, couchés sur les planchers, contre attaque la nuit.
Vendredi 4 septembre : de réserve. Repos toute la journée à coté de la scierie.
Samedi 5 septembre : départ de la scierie travaux (message codé.) On fait une tranchée au-delà de la ville, couche dans une nouvelle caserne à Rambervillers.
Dimanche 6 septembre : on avance en avant dans une nouvelle tranchée aux avants postes.
Lundi 7 septembre : de réserve, aux avants postes, journée pas trop troublée, quelques obus, on construit des tranchées.
Mardi 8 septembre : repos. Toujours de réserve. Sous les sapins le canon a grondé.
Mercredi 9 septembre : toujours de réserve, mais prêt à partir au signal.
Jeudi 10 septembre : on est relevé aux avant- postes et on nous retire de la ligne de feu pour l’arrière. On va cantonner a Padoux . 3ième section poste de police.
Vendredi 11 septembre : on reste à Padoux. Exercice le soir, 1 heure à peu près : revue d’ânes.
Samedi 12 septembre : départ de Padoux à 1h1/2 pour prendre la train à la gare de Darnieulles . Arrivée à la gare à 7 heures et départ pour le nord à 1heure1/2. Mauvais temps, terrible, l’eau tombe averse et mouillé jusqu’au os.
Dimanche 13 septembre : on voyage en chemin de fer sur Paris puis on passe la capitale, on se dirige sur Creil dans un vieux tombereau démodé.
Lundi 14 septembre : on descend à la gare de Creil à 1 heure du soir et on va cantonner à Liancourt.
Mardi 15 septembre : départ de Liancourt à 11 heures et on va cantonner à Lachelle près de Compiègne, on recommence à entendre le canon.
Mercredi 16 septembre : départ de Lachelle à 5h1/2 pour la poursuite de l’ennemi dont les zouaves font la chasse. On couche dans un patelin à coté de la forêt de Compiègne.
Jeudi 17 septembre : départ à 1h1/2 pour prendre un village occupé par l’ennemi qui avait déjà été pris par les zouaves .Toute la journée la fusillade a continué, beaucoup de blessés et de morts, un enfer.
Vendredi 18 septembre : départ de la tranchée à 8 heures où il avait tombé de l’eau toute la nuit, on était frais, on est allé dans un patelin voisin faire le café et on retourne à l’ennemi. On est relevé par le 105ème et on va cantonner dans un autre village.
Samedi 19 septembre : départ à 1h1/2 du matin pour soutenir la 25ème brigade. On reçoit un violent feu d’artillerie en rentrant dans un bois. Pas de blessé à la compagnie et on bivouaque à Coudun où l’on passe la nuit dans une grange.
Dimanche 20 septembre : on part le matin pour soutenir l’artillerie et de réserve du bataillon. Journée un peur froide mais pas tourmentée.
Lundi 21 septembre : on revient aux places de la veille, le canon gronde. Même journée.
Mardi 22 septembre : toujours aux mêmes places.
Mercredi 23 septembre : on avance aux avants postes, sur les 2 heures couchés dans une bergerie.
Jeudi 24 septembre : journée dans les tranchées : un obus fait beaucoup de mal à la section.
Vendredi 25 septembre : on construit des tranchées aux abords d’une jolie ferme et on couche le soir à Roye (Somme).
Samedi 26 septembre : départ de Roye à 4h1/2. On se porte en avant. Passé la nuit dans une tranchée, le canon avait grondé.
Dimanche 27 septembre : on se porte derrière la ligne du chemin de fer, la section avance dans les champs de betteraves ou l’on construit une petite tranchée mais l’artillerie allemande nous prend de front et nous déloge, nombreux blessés dont j’en fais parti (éclat d’obus au coté droit).
Lundi 28 septembre : je voyage vers l’est dont je contourne Paris en passant par Saint Germain, Montesson, Chartres et l’on débarque à la gare de Bouloire pour s’y faire soigner.
Mardi 29 septembre : belle journée au lit.
Mercredi 30 septembre, jeudi 01, vendredi 2 samedi 3, dimanche 4, lundi 5 mardi 6, mercredi 7, jeudi et ainsi de suite jusqu’au mardi 20 octobre : Jours mémorables.
Mercredi 21 octobre : visite au Mans.
Jeudi 22 octobre : passé Angers, Tours, Vierzon Bourges et Montluçon.
Vendredi 23 octobre : dépôt des convalescents.
Samedi dimanche et ainsi de suite jusqu’au samedi 21 novembre où je passe à la 32ème compagnie de dépôt.
Le lundi 23 novembre je pars en permission pour 7 jours…
…à suivre.