Inventaire des vues aériennes de la commune
Vous trouverez ci-dessous la publication des photos aériennes prises par Jean-Pierre Puisson et François Gaulier, du haut de l'ULM de ce dernier, les 15, 16 et 21 juillet 2015. Les photos ont été prises entre 7h et 8h du matin, heure la plus favorable pour le vol.
En accompagnement et pour une meilleure « lecture du paysage » vous trouverez des extraits grossis de la carte IGN au 1/25.000 et des extraits du plan cadastral. La carte IGN permet de situer le village photographié dans son environnement immédiat, l’extrait du cadastre actuel permet de repérer les constructions et de mieux les identifier sur les photos et l’extrait du cadastre dit napoléonien, établi en 1837-1840, permet de constater la permanence du village et l’ancienneté de la plupart des bâtiments (encore que des reconstructions ont pu être effectuées sur les fondations de constructions précédentes).
Pour analyser les photos, il faut d’abord se repérer. L’orientation des photos diffère de celle de la carte et du cadastre. En France, les cartes et le cadastre sont orientés au nord. Par contre nos photos ont été prises de manière aléatoire, en fonction du parcours suivi par l’avion.
En accompagnement et pour une meilleure « lecture du paysage » vous trouverez des extraits grossis de la carte IGN au 1/25.000 et des extraits du plan cadastral. La carte IGN permet de situer le village photographié dans son environnement immédiat, l’extrait du cadastre actuel permet de repérer les constructions et de mieux les identifier sur les photos et l’extrait du cadastre dit napoléonien, établi en 1837-1840, permet de constater la permanence du village et l’ancienneté de la plupart des bâtiments (encore que des reconstructions ont pu être effectuées sur les fondations de constructions précédentes).
Pour analyser les photos, il faut d’abord se repérer. L’orientation des photos diffère de celle de la carte et du cadastre. En France, les cartes et le cadastre sont orientés au nord. Par contre nos photos ont été prises de manière aléatoire, en fonction du parcours suivi par l’avion.
Le Rivaud ou le Rivaux
Les deux photos ci-dessous sont orientées au sud-ouest, c’est à dire presqu’à l’opposé des cartes correspondantes. Cela explique que sur les cartes le village apparaisse à gauche de la route, et sur les photos à droite. Pour aider à se repérer sur les photos, on peut constater que la route qui vient de la gauche est celle qui vient de la départementale Sannat-St Priest (ou de l’étang Giraud), et que le chemin qui va vers le bas de la photo est celui qui rejoint la route du Montgarnon (en dessous de la Croix de la Mission).
Le site du Rivaud apparait nettement sur la photo. On constate que le village est bien construit sur les rives d’un ruisseau, (la Méouse), comme l’indique son nom (Rive, Rivaud...). Sur la photo, la Méouse vient de la gauche, traverse la route peu avant les poteaux électriques, et emprunte une large vallée inondable derrière le village, avant de passer au pied du petit bois qui couvre une petite colline dont la carte nous indique qu’elle culmine à 494 m. La Méouse s’écoule elle, un vingtaine de mètres plus bas.
Le village est construit à l’abri des inondations, sur une autre petite colline que l’érosion a dégagée. Il est amusant de constater que l’alignement des maisons anciennes épouse parfaitement l’arrondi de la colline, notamment en surplomb du ruisseau. La seule construction extérieure date d’une époque relativement récente, c’est, ou plutôt c’était la maison de Mme Debord, bâtie, comme nous l’avait dit Mr le Fur, en 1936.
Ce site assez original à Sannat peut évoquer un village fortifié, ou même l’emplacement d’un ancien château…ou une simple adaptation à la nature.
Le site du Rivaud apparait nettement sur la photo. On constate que le village est bien construit sur les rives d’un ruisseau, (la Méouse), comme l’indique son nom (Rive, Rivaud...). Sur la photo, la Méouse vient de la gauche, traverse la route peu avant les poteaux électriques, et emprunte une large vallée inondable derrière le village, avant de passer au pied du petit bois qui couvre une petite colline dont la carte nous indique qu’elle culmine à 494 m. La Méouse s’écoule elle, un vingtaine de mètres plus bas.
Le village est construit à l’abri des inondations, sur une autre petite colline que l’érosion a dégagée. Il est amusant de constater que l’alignement des maisons anciennes épouse parfaitement l’arrondi de la colline, notamment en surplomb du ruisseau. La seule construction extérieure date d’une époque relativement récente, c’est, ou plutôt c’était la maison de Mme Debord, bâtie, comme nous l’avait dit Mr le Fur, en 1936.
Ce site assez original à Sannat peut évoquer un village fortifié, ou même l’emplacement d’un ancien château…ou une simple adaptation à la nature.
Cartes correspondantes
Le Montgarnon
Nous poursuivons notre présentation aérienne des villages en suivant le cours de la Méouse. Après être passée en dessous du Rivaud, elle coule ensuite en contrebas du Montgarnon. Mais elle n’est pas seule, de l’autre côté du village, un ruisseau venu des environs du Tirondet d’en Haut, lui donne la réplique. Les photos montrent bien, qu’enserré entre ces deux vallées, celle de la Méouse côté Sannat (Est), et celle de la Noisille, côté Le Mazeau (Ouest), le village est construit sur une butte allongée (on dit un interfluve en géographie). Cette butte allongée, descend en outre fortement à ses deux extrémités, vers le chemin d’Anchaud côté Nord, et vers le départ de la route du Mazeau et du chemin de Lavaud (côté sud). Cela délimite une hauteur qui ressemble à un mont, ce qui justifie le nom du village, le Mont…garnon. (Le mont rocheux).
Pour une meilleure lecture des photos, j’ai signalé par deux flèches sur la carte IGN l’orientation des deux clichés. Pour se situer, le premier élément de repérage peut être la route qui vient de Sannat. Sur la 1ère photo elle arrive de la gauche, sur la 2ème, du haut de la photo. La route à l’opposé de celle de Sannat est celle du Mazeau, (village que l’on voit au fond à droite sur la 1ère photo), qui aboutit au Tromp.
Sur la 1ère photo, le « mont » caractéristique du village est au premier plan, au centre et à droite, sur la deuxième, il est au milieu de la photo et sur la gauche.
Pour une meilleure lecture des photos, j’ai signalé par deux flèches sur la carte IGN l’orientation des deux clichés. Pour se situer, le premier élément de repérage peut être la route qui vient de Sannat. Sur la 1ère photo elle arrive de la gauche, sur la 2ème, du haut de la photo. La route à l’opposé de celle de Sannat est celle du Mazeau, (village que l’on voit au fond à droite sur la 1ère photo), qui aboutit au Tromp.
Sur la 1ère photo, le « mont » caractéristique du village est au premier plan, au centre et à droite, sur la deuxième, il est au milieu de la photo et sur la gauche.
Cela délimite une hauteur qui ressemble à un mont, ce qui justifie le nom du village, le Mont…garnon. (Le mont rocheux).
On remarquera que le village d’origine (cadastre Napoléon) se situait sur la hauteur, sur le « mont », et que les maisons en contrebas, au sud, étaient rares. Depuis ces temps anciens, comme le montrent les photos et le nouveau cadastre, le village s’est agrandi dans cette zone basse…celle qui aujourd’hui par son exceptionnel fleurissement donne tout son charme au village.
On remarquera que le village d’origine (cadastre Napoléon) se situait sur la hauteur, sur le « mont », et que les maisons en contrebas, au sud, étaient rares. Depuis ces temps anciens, comme le montrent les photos et le nouveau cadastre, le village s’est agrandi dans cette zone basse…celle qui aujourd’hui par son exceptionnel fleurissement donne tout son charme au village.
Cartes correspondantes
Miracle de l’échange, il apparait que cette hypothèse n’était pas totalement absurde.
Allant rencontrer à l’occasion de la Toussaint, Colette Hervet et son mari Mr Voiement pour nos histoires de poulaillers, une intéressante discussion m’ a permis d’apprendre que leur maison du Rivaud, qui est dans la famille depuis 1792, a longtemps été appelée « le château ». Elle avait été achetée à cette date à l’État (ce qui signifie que c’était un « bien national » confisqué à la Révolution à un contre-révolutionnaire, probablement un seigneur). Elle avait été ensuite amputée de son 1er étage, probablement pour lui enlever ce caractère seigneurial. Si l’on ajoute sa position au centre du village, le fait que devant la façade subsiste un tilleul qui du temps de la jeunesse de Colette avait son double, et qu’aux dires des anciens il s’agissait des deux premiers arbres d’une allée qui partait en direction de l’étang Giraud, on a beaucoup d’éléments qui font penser à un petit manoir. Cela confirmerait l’origine défensive du village, autour d’un château, modeste sans doute, et expliquerait sa physionomie particulière.
Des historiens creusois parlent en outre d’une villa gallo-romaine qui aurait existé aux « Coutures », c'est-à-dire sur le coteau qui est au dessus de la route du Rivaud, côté Saint-Priest. On peut imaginer que cette grande exploitation agricole, et les maisons de paysans attenantes de l’époque de paix de l’empire romain, aient migré, dans les temps très troublés du haut-moyen-âge, vers le site plus facile à défendre de ce petit mont au dessus de la rivière.
Allant rencontrer à l’occasion de la Toussaint, Colette Hervet et son mari Mr Voiement pour nos histoires de poulaillers, une intéressante discussion m’ a permis d’apprendre que leur maison du Rivaud, qui est dans la famille depuis 1792, a longtemps été appelée « le château ». Elle avait été achetée à cette date à l’État (ce qui signifie que c’était un « bien national » confisqué à la Révolution à un contre-révolutionnaire, probablement un seigneur). Elle avait été ensuite amputée de son 1er étage, probablement pour lui enlever ce caractère seigneurial. Si l’on ajoute sa position au centre du village, le fait que devant la façade subsiste un tilleul qui du temps de la jeunesse de Colette avait son double, et qu’aux dires des anciens il s’agissait des deux premiers arbres d’une allée qui partait en direction de l’étang Giraud, on a beaucoup d’éléments qui font penser à un petit manoir. Cela confirmerait l’origine défensive du village, autour d’un château, modeste sans doute, et expliquerait sa physionomie particulière.
Des historiens creusois parlent en outre d’une villa gallo-romaine qui aurait existé aux « Coutures », c'est-à-dire sur le coteau qui est au dessus de la route du Rivaud, côté Saint-Priest. On peut imaginer que cette grande exploitation agricole, et les maisons de paysans attenantes de l’époque de paix de l’empire romain, aient migré, dans les temps très troublés du haut-moyen-âge, vers le site plus facile à défendre de ce petit mont au dessus de la rivière.
Anchaud ou Anchaux
En continuant à suivre le cours de la Méouse (qui nous fait quelques infidélités dans ce secteur, en allant rôder quelques centaines de mètres sur la commune de Tardes, après Saint-Jean la Bregère), nous arrivons à Anchaud. Anchaud…ou Anchaux ? Anchaud disent les pancartes et écrit Madame Létang, mais Anchaux orthographie l’IGN sur sa carte, reprenant sans doute l’ancienne orthographe qui figurait déjà ainsi sur les cartes anciennes.
Le village nous est bien connu par la présentation que nous en avait faite le fils de Renée Létang, Alain dans le livre que nous avons publié en Août 2015, et encore plus par la maman qui nous a si joliment conté son enfance en ces lieux. En outre la chance, ou la transmission de pensée a voulu, qu’alors que j’avais programmé notre survol d’Anchaud pour décembre, que Madame Létang nous fasse parvenir il y a quelques jours un texte qu’elle venait d’écrire sur le village au temps de son enfance. Martine s’est empressée de le saisir à l’ordinateur, permettant une synchronisation parfaite avec cette étude…et même avec l’hommage aux morts de 1915 !
Après le Rivaud (ou les Rivaux…même dilemme orthographique) qui était situé sur une légère surélévation au dessus de la rivière, après le Montgarnon qui dominait en haut de l’interfluve entre les deux ruisseaux, Anchaud s’étire sur le versant de la Méouse, n’offrant lui aucune protection naturelle. Deux aspects peuvent surprendre, d’abord le choix d’un versant nord pour construire les maisons, ensuite le caractère très allongé du village. 500m séparent la pancarte d’entrée, côté route de Tardes, de la pancarte de sortie, côté route d’Anvaux. L’ensemble s’étire du rebord du plateau pour descendre presque jusqu’au bord de la rivière, une centaine de mètres seulement avant. Mais en fait tout se passe comme s’il y avait deux villages, que les descriptions de Renée et Alain Létang, les cartes ou les photos montrent bien. Deux villages reliés par un trait d’union constitué par l’atelier de charronnerie Collinet…qui n’existait pas en 1840.
Notre ancien maire Henri Sauthon, qui nous a aimablement donné ces derniers jours un manuscrit sur sa jeunesse au Masroudier, raconte dans ce texte qu’autrefois on avait l’habitude de donner des noms distincts aux différentes parties de son village. Il ne serait guère étonnant qu’il en soit ainsi à Anchaud, tant les deux parties semblent distinctes. Nul doute que Mme Létang ne manquera pas de nous donner une réponse !
Les photos regardent vers le Sud-Ouest, qui constitue donc lui le haut des photos. On arrive de la Croix d’Anchaud (Tardes) par la gauche de la photo et on pénètre dans la partie haute du village, on arrive de la Croix de pierre(Chambon) par le bas de la photo et on pénètre dans la partie basse du village, et si l’on veut s’en aller par Anvaux, on quitte la photo par la droite.
Cartes correspondantes
Terminons cette description par ce par quoi nous aurions dû commencer, la concordance photos et cartes et les points de repère. Les cartes comme toujours sont orientées au nord qui se trouve donc en haut. Rappelons que les photos regardent vers le Sud-Ouest, qui constitue donc lui le haut des photos. Cela a pour conséquence que sur les cartes, la route qui vient de Chambon (et donc de « la Croix de pierre ») arrive de la droite, alors que celle qui vient de Tardes (et donc de « la Croix d’Anchaud » -la croix en bois) arrive du bas. La route qui part vers le haut est celle d’Anvaux. (Anchaud « du haut » est donc en bas…sur les cartes et Anchaud « du bas » en haut…là j’embrouille tout le monde !)
Le Montfrialoux
Nous poursuivons notre descente le long de la Méouse et arrivons au pied du Montfrialoux.
Contrairement à Anchaud qui se trouvait sur le versant de la vallée, au Montgarnon qui se situait sur un interfluve, et au Rivaud qui s’élevait légèrement au dessus du ruisseau en profitant d’une légère butte, le Montfrialoux est résolument sur le plateau, mais en surplomb de la rivière. Il est situé précisément à un endroit qui évoque la forme d’un mont, bien délimité par les ¾ d’un cercle formé par la vallée de la Méouse au fond, une haie à gauche et la route de Chambon au premier plan.
Contrairement à Anchaud qui se trouvait sur le versant de la vallée, au Montgarnon qui se situait sur un interfluve, et au Rivaud qui s’élevait légèrement au dessus du ruisseau en profitant d’une légère butte, le Montfrialoux est résolument sur le plateau, mais en surplomb de la rivière. Il est situé précisément à un endroit qui évoque la forme d’un mont, bien délimité par les ¾ d’un cercle formé par la vallée de la Méouse au fond, une haie à gauche et la route de Chambon au premier plan.
Cartes correspondantes
Pour se situer rappelons d’abord que la carte et les plans sont orientés vers le nord (qui est la direction de Chambon).
Par contre les 2 photos ci-dessus regardent vers l’Est, c'est-à-dire dans la direction de Tardes. Chambon est sur la droite et Sannat sur la gauche. La route Sannat-Chambon traverse la photo de la gauche vers la droite. La vallée de la Méouse qui commence à être très encaissée ici (dénivellation d’une cinquantaine de mètres entre le plateau et le fond de la vallée) est soulignée dans le paysage par une ligne forestière.
Les versants trop abrupts de la Méouse sont occupés par des bois et des taillis qui se poursuivent pour nous jusqu’à la Chassignole, et au-delà jusqu’à Thaury, au confluent de la Tardes.
La photo en gros plan, ainsi que les plans et la carte montrent la même structure de village qu’Anchaud ou le Montgarnon, mais encore davantage que les précédents, un village qui s’étire le long d’une route, un peu un village-rue alors que le Rivaud avait une forme plus ramassée.
Les versants trop abrupts de la Méouse sont occupés par des bois et des taillis qui se poursuivent pour nous jusqu’à la Chassignole, et au-delà jusqu’à Thaury, au confluent de la Tardes.
La photo en gros plan, ainsi que les plans et la carte montrent la même structure de village qu’Anchaud ou le Montgarnon, mais encore davantage que les précédents, un village qui s’étire le long d’une route, un peu un village-rue alors que le Rivaud avait une forme plus ramassée.
Anvaux, La Serre, Le Tirondet d’en bas, La Chaud et La Chassignole
Poursuivant notre migration vers le nord nous arrivons aujourd’hui à l’extrémité de la commune, aux limites de Chambon et de Tardes, dans la partie la plus basse de Sannat. Vous pouvez constater sur la carte IGN que le point le plus bas se trouve dans la vallée de la Méouse, à la limite de Chambon, à 358m.
Cartes correspondantes
Le plateau proprement dit, juste avant la vallée se situe à la Chassignole, à 426m (ce qui signifie qu’ici la vallée de la Méouse est encaissée de 68m…presque le double de la hauteur du clocher de Sannat). Le plateau qui descend depuis les hauteurs du Bois de Fayolle est ici 152m plus bas qu’il ne l’est au point culminant de la commune (qui est situé un peu au delà du poteau des muguets, à 578m). Ce plateau, qui s’abaisse brutalement au niveau de la côte de la Louche à cause d’une faille, descend ensuite en pente douce jusqu’à la vallée de la Tardes, au niveau de Chambon. Cela est très visible depuis la sortie du Boueix sur la route de Tardes.
L’autre caractéristique de cette partie de la commune, c’est la profonde entaille creusée au cours des millions d’années qui nous ont précédés par la Méouse. Cette entaille se lit sur la carte par le resserrement des courbes de niveau qui signifie que la pente y est abrupte, et par le vert de la forêt ou des taillis qui recouvrent les versants peu propices à l’exploitation agricole. Cette dualité, vallée occupée par les bois, que l’on appelle « Les Côtes », plateau consacré aux cultures et aux prairies apparait nettement sur les photos.
L’autre caractéristique qui apparait sur les photos, c’est l’aspect dispersé de l’habitat.
L’autre caractéristique de cette partie de la commune, c’est la profonde entaille creusée au cours des millions d’années qui nous ont précédés par la Méouse. Cette entaille se lit sur la carte par le resserrement des courbes de niveau qui signifie que la pente y est abrupte, et par le vert de la forêt ou des taillis qui recouvrent les versants peu propices à l’exploitation agricole. Cette dualité, vallée occupée par les bois, que l’on appelle « Les Côtes », plateau consacré aux cultures et aux prairies apparait nettement sur les photos.
L’autre caractéristique qui apparait sur les photos, c’est l’aspect dispersé de l’habitat.
Alors que précédemment, dans la partie amont de la Méouse que nous suivons depuis Le Rivaud, avec le Montgarnon, Anchaud et le Montfrialoux, nous avions d’assez gros villages, espacés les uns des autres, ici nous avons 5 villages, très rapprochés et composés d’un petit nombre de fermes ou d’habitations. A noter enfin que 4 villages sont du côté rive droite de la Méouse, Serre, Le Tirondet d’en bas, La Chaud et La Chassignole, un seul est du côté rive gauche, Anvaux. Le chemin qui relie Serre et Anvaux, qui porte le nom de « Chemin du facteur », traverse le ruisseau par une passerelle de béton érigée dans les années 1960 après qu’une crue ait emporté l’ancienne passerelle en bois.
Autre particularité, le village de La Chassignole appartenait, avant la fusion de certaines communes en 1836, à la commune de Mazeirat qui fut rattachée à Tardes. Mais la Chassignole fut soustraite du lot et revint à Sannat. Remarquez la situation originale du village. Il est comme situé à la proue d’un navire, en fait à l’extrémité d’un petit plateau entouré de deux vallées qu’il domine. Comme si La Chassignole était la pointe avancée de Sannat surplombant les basses terres chambonnaises. Et c’est en plus un très bel ensemble de bâtiments sauvés de la ruine.
Autre particularité, le village de La Chassignole appartenait, avant la fusion de certaines communes en 1836, à la commune de Mazeirat qui fut rattachée à Tardes. Mais la Chassignole fut soustraite du lot et revint à Sannat. Remarquez la situation originale du village. Il est comme situé à la proue d’un navire, en fait à l’extrémité d’un petit plateau entouré de deux vallées qu’il domine. Comme si La Chassignole était la pointe avancée de Sannat surplombant les basses terres chambonnaises. Et c’est en plus un très bel ensemble de bâtiments sauvés de la ruine.
Le Poux, La Chaize et Le Clos
Poursuivant notre rotation dans le sens des aiguilles d’une montre, nous arrivons au dessus des trois villages du Poux de la Chaize et du Clos. Avant de passer la plume à Denis, fin connaisseur de ces lieux, quelques petites précisions géographiques pour faire le lien entre les documents iconographiques (cartes et photos) et le récit de l’enfant du Poux.
Le nord sur la carte « Cadastre Napoléonien » est situé à droite. Il faut donc opérer mentalement ¼ de tour à contre sens des aiguilles d’une montre. A remarquer que sur cette carte qui date de 1840 Le Clos n’existe pas. Il se réduit aux trois bâtiments situés à gauche sur la carte. (Par contre il est cité au premier recensement dont nous disposons, celui de 1866 avec 15 habitants-mais seulement 4 maisons-, quand la Chaize compte 33 habitants et 7 maisons et le Poux 66 habitants et 13 maisons)
Sur le cadastre actuel les 3 villages sont situés ainsi : Le Poux à gauche, la Chaize en haut à droite, le Clos en bas à droite.
Cartes correspondantes
Sur la photo N°1 on reconnait nettement la route qui vient du Bourg, en haut de la photo. Elle traverse Samondeix puis le Clos, et après la Chaize elle part vers le bas de la photo, en direction du carrefour de la Prugne, et d’Evaux.
Sur la photo N°2, les 2 routes qui partent à droite sont celles qui vont vers Chambon (en haut) et Sannat (en bas). Les 2 chemins vont : dans les champs pour celui du haut, et au Puylatat pour celui qui part vers la gauche.
Sur la photo N°3, on distingue la route qui vient de Sannat à gauche, celle qui va vers Chambon en haut à droite, et celle qui conduit à Evaux en bas.
Sur la photo N°4, la route Sannat –Evaux par le Clos arrive par le bord supérieur de la photo et repart par le bord droit, dans les deux cas à peu près au milieu du bord de la photo.
Sur la photo N°2, les 2 routes qui partent à droite sont celles qui vont vers Chambon (en haut) et Sannat (en bas). Les 2 chemins vont : dans les champs pour celui du haut, et au Puylatat pour celui qui part vers la gauche.
Sur la photo N°3, on distingue la route qui vient de Sannat à gauche, celle qui va vers Chambon en haut à droite, et celle qui conduit à Evaux en bas.
Sur la photo N°4, la route Sannat –Evaux par le Clos arrive par le bord supérieur de la photo et repart par le bord droit, dans les deux cas à peu près au milieu du bord de la photo.
Le Poux par Denis Nicolas
Pour nos 3 hameaux, "gardiens des bois d'Evaux" : la Chaize-le Clos-le Poux, groupés en une petite agglomération, mais non jointifs, on peut se poser au moins 2 questions de principe : pourquoi ici ? pourquoi 3 (et non un seul) ?
De bons voisins, mais pas trop près !...
Sur les photos, Samondeix est souvent présent, à 1 km des 3 hameaux, de même que le Puylatat, également à 1 km, à l'Ouest. Ces 2 "villages massifs" se situent au-délà de la Noisette, affluent de la Méouse. Comme si on avait construit l'habitat sur chaque versant des rivières, mais à distance respectueuse. Sur la route, le petit pont sur la Noisette a été submergé en octobre 1960 et les champs riverains ont toujours été assez marécageux (direction Samondeix-Sannat : au lointain, le bourg est visible sur le cliché N°1 Vue générale des 3 villages).
Nos 3 hameaux se trouvent par ailleurs éloignés de leurs voisins du nord : le Montfrialoux / le Tirondet ("frontière" naturelle : la Loisille, affluent de la Noisette)... Un autre élément a pu jouer dans l'implantation géographique : les bois d'Evaux, zone "peu sécurisée" jadis, aussi bien avec les loups, qu'envers les brigands, qui suivaient le "chemin ferré", ses diligences et leur butin (attaque célèbre au XIX ème siècle). Les locaux évitaient sagement cette proximité... La forêt a toujours servi de réservoir pour le bois d’œuvre et de chauffage, et aussi d'atelier à charbon de bois. Ces bois ont même permis, grâce au feuillage, d'alimenter a minima le bétail lors des grandes sécheresses (ex : 1893, 1949).
La photo N°3 « La Chaize 1" ouvre la perspective vers le nord-est, la Loisille et les bois. Avant la construction de la petite route vers Chambon, en 1974, le chemin dans cette direction était "infernal" pour les charrois à traction animale. Une des 2 mares au carrefour près de la Chaize a été comblée, à l'arrivée de cette route. Cette construction a également provoqué la disparition de la dernière masure et de la croix de la Chaize... Ses pierres ont été enfouies dans le "petit creux" comblé... La même mésaventure a failli se produire au débouché nord de la route neuve, pour la croix du Montfrialoux ; heureusement, les destructeurs ont été arrêtés à temps par les protestations vigoureuses d'Angèle Rouchon, relayées par son voisin, conseiller municipal, Marcel Danchaud...
Les anciens "creux du Bouche", régulièrement nettoyés par les habitants lors des étés secs, faisaient le bonheur des pêcheurs et ...des braconniers, et servaient d'abreuvoir pour les bovins de la Chaize/le Poux, en toutes saisons...Un jour d'après-guerre, lassés du braconnage dans leur mare, les villageois ont installé discrètement un "carrelet" au beau milieu du "grand creux". L'escapade nocturne du pêcheur indu s'est passée à débrouiller ses lignes prises (envartouillées") dans le piège grillagé !...Au coassement bruyant des grenouilles dérangées...
Un chemin, très ombragé et humide, a également disparu dans les années 60, "au-dessous" de la Chaize, englobé dans le grand pré actuel : ils reliaient la maison Andrieux, située au bord du GR, au sommet de la "côte des thermes" - toujours la petite route... L'arrachage à la pelleteuse, spectaculaire pour l'époque, d'une bonne trentaine de grands chênes, avait fait accourir les gens du voisinage.
Côté nord et est, c'est le "vide habital" : encore les bois d'Evaux d'une part et la colline des Pontys d'autre part, laquelle nous sépare de Savignat / le Masroudier / les Fayes. Il est probable qu'un ancien village, voire un bourg, ait existé dans les siècles passés, sur l'axe sud-est : Samondeix/le Clos/la Gasne des Fayes : on y trouve encore, non loin de la départementale Sannat-Evaux, une parcelle appelée "le champ de l'église", et à une centaine de mètres de là, un certain "pré des os" !... Cette hypothèse d'ancien bourg serait cohérente avec l'antique voie romaine, oubliée par les siècles, dont attestent quelques tumuli, au-dessus du Clos-le Plassin, et dans les bois d'Evaux (tracé de l'actuel GR...)
Pourquoi ici ?... Histoires d'eau ...
L'étymologie du "Poux" (pas de pluriel), en , signifie : le Puits. Car de l'eau, le Poux en est richement doté !...Sans compter les puits, ou points d'eau dans les champs : ainsi mon père, le sourcier-agriculteur-multi-manuel, Lucien Nicolas, a découvert un peu partout des sources bien utiles, et creusé un puits dans chacun de ses champs...
Le Clos, contrairement à la Chaize, était également bien pourvu en eau : j'ai souvent entendu vanter les mérites du puits de Jean Chassagne.
Sur le seul cliché "le Poux" (Photo N°2) , on pourrait compter exactement 10 puits dans le hameau, soit plus d'un par maison actuelle... Et sans doute, d'autres ont-ils été comblés par les ans et les disparitions des maisons...Parmi les habitations du XIX ème siècle, plusieurs sont devenues des "boulangeries", où l'on range maintenant divers outils ; la cheminée qui en émerge, et souvent, le four à pain, témoignent encore de la vie que ces vieux murs abritaient. Ces anciennes demeures, qui comportaient souvent un fenil ("chambras") au-dessus des pièces à vivre, ont connu provisoirement une seconde vie, au moment de la débâcle du printemps 1940 : on y a hébergé de nombreux réfugiés de la guerre ; certains ont fondé là une nouvelle famille (ex: Henri Grange).
A la Chaize, qui compte de nos jours, 2 habitations -dont une neuve, les 33 résidents du milieu du XIX ème siècle vivaient dans 7 maisons ! Les familles, Rigaud, Mangofe, Vigneresse, Marchand, Maillerand, Descout ; ces derniers ayant acquis puis regroupé toutes les terres du voisinage, pour former un "grand domaine " en métayage, d'une bonne cinquantaine d'ha, dès la fin du 19 ème siècle.
Certains champs ont gardé le nom de l'ancienne famille qui les possédait : je suis allé garder les vaches à "la Mangoffe", ou faire la moisson à "Vigneresse"...
L'ancienne maison Rigaud à la Chaize est encore habitée aujourd'hui : rénovée par la famille Malterre, elle a été celle du charron-forgeron-scieur-batteur, Raymond Aubert. Les autres masures ont disparu, ou servent d'entrepôt ex : ancienne maison des métayers.
Un septième foyer enfin, vivait jadis à la Chaize : les Barbier. Les pierres de leur vieille maison ont servi à construire notre grange des Jouanique-Debord au Poux, dans les années 30 (plein centre du hameau, visible sur la photo N°2.
La plupart des habitants de la Chaize, dépourvus de sources, venaient tirer l'eau à l'excellent puits du Père Bory, situé à mi-chemin entre le Poux et la Chaize...J'ai bu de cette eau durant mon enfance, amenée par canalisation souterraine privée, avant l'adduction d'eau de la Rozeille en 1973. A ce moment-là, quelques foyers, sûrs de leur fait quant à l'eau, ont refusé le branchement Rozeille...
De l'eau, des arbres ...quelques cailloux aussi !...
C'était une civilisation de la pierre : communément aux 3 hameaux, la plupart des foyers comptaient autrefois un, 2, voire 3 maçons de la Creuse : les petites fermes de moins de 6 ou 7 ha ne pouvaient nourrir une famille nombreuse. Et les sols ici, sont nettement moins fertiles que ceux "du bas de la commune !"
Les photos ont été prises durant l'été 2015, en période sèche : l'herbe y est "brûlée" partout. Le parcellaire agricole a énormément évolué en 1/2 siècle : de 0,3-0,5 ha dans les années 50, les champs ont bondi à 4 ou 5 ha, voire davantage maintenant, mécanisation et taille des exploitations obligent !C'est un rapport de un à 10, voire 20 !... La physionomie des haies vives a bien changé aussi, grâce aux broyeurs, elles sont maintenues à 1 mètre de hauteur, quand elles étaient taillées autrefois manuellement, tous les 4 à 7 ans, au gré des assolements du champ...Malgré l'ère des tronçonneuses, on voit qu'il nous reste encore des chênes et des frênes autour des parcelles. Ceci est réconfortant, par rapport à d'autres régions d'élevage, où les remembrements ont mutilé les paysages et offert de grands couloirs à tous les vents. Nos grands troupeaux, bien visibles du ciel, de Charolaises allaitantes, ont besoin de livraisons quotidiennes d'eau, en grande quantité. Eau qui peut être encore pompée à l'excellente fontaine très fraîche, sous le Clos/le Poux, laquelle a abreuvé des générations d'humains : les puits, peu à peu, servant plutôt pour le bétail.
Une autre source, réputée inépuisable, alimente dans ce même périmètre, le "creux de Fontarle" : elle n'a pas failli aux besoins des bovins, ni en 1893, ni en 1949 ! Ce "creux" (caché sous les arbres) a été le lieu des "bujades" (lessives) pendant des générations...Justement, lors des sécheresses, des femmes d'autres villages (I Ballet du Puylatat en 1949), venaient laver leur linge à Fontarle ! La dernière bujade (celle de ma mère Fernande Debord, qui nous conte avec bonté tous ses souvenirs), a eu lieu en 1983 seulement... c'était hier !
D'un autre côté, la pierre est un élément naturel essentiel, qui a pu convaincre les anciens de s'installer ici. Nos 3 hameaux sont entourés de collines où le granit abonde. Même les champs ont fourni leur lot de pierres, arrachées au fil des siècles à la terre arable, à grand renfort de main d’œuvre ! Celles-ci étaient soit, érigées en quelques murets (ex : les Versannes, les Pontys), soit destinées à réparer les chemins creux, ou encore, à empierrer complètement notre village et ses accès, boueux à souhait jusqu'au début des années 60...
La charrière ...
Dans l'histoire récente, le Poux (cf. photo 2) a toujours été le plus peuplé de nos trois hameaux, même si aujourd'hui, le Clos a repris l'avantage... Le Poux disposait sur un rocher d'un "mini-centre bourg" : la "charrière", clairière bien visible entre les bâtiments. Cette place comportait, jusqu'en 1974, une croix centrale et aussi divers encombrements de machines, fumiers, tas de bois, etc...La croix, déplacée et réparée, trône désormais à l'entrée du hameau.Plus bas vers l'ouest (à droite en direction de l'étang, bien visible), existait une vieille maison Lothe, détruite par un incendie durant la fenaison de 1861, déclenché par la foudre. La grand-mère et un bébé de un an ont eu juste le temps de s'enfuir, jusqu'au Puylatat chez Glomaud (future maison Ballet)...
Le Clos : (cf. photo 4)
Au 19 ème siècle (1866), on comptait 66 habitants au Poux, 33 à la Chaize, et seulement 15 au Clos. Ce dernier hameau a vraisemblablement "toujours" été composé des 4 foyers qu'il comptait encore jusqu'à la fin du XX ème siècle, 2 maisons face à face en haut de la petite route, puis 2 autres plus bas, en direction de Samondeix, village-sésame vers notre capitale : le bourg de Sannat.
Au Clos, une seule vieille maison de notre enfance a disparu, qui surplombait le virage du Clos, détruite un 15 août dans les années 90 : celle des Dumery ("le Grand Robert", dont la famille sortait de Reterre). Dans cette demeure, vivait au XIX ème siècle, "la Fournière", qui cheminait avec ses vaches en récitant son chapelet. Son frère Fournier avait participé au siège de Sébastopol en 1855, au début de règne de Napoléon III... Il contait aux voisins cette fameuse expédition et affirmait "avoir touché le soleil avec ses mains" !...La maison Dumery a été reconstruite par ses héritiers. Une autre maison neuve de cette même famille, fait désormais la jonction le Poux/le Clos (près du grand chêne).Sur les photos, le Clos concentre les plus grands bâtiments agricoles d'élevage moderne, avec panneaux photovoltaïques, non loin de la "vieille maison de Belgie", au bord de la route.
Encore une énigme pour l'Histoire !
Autant ce survol de notre "agglomération" nous autorise des constats et hypothèses crédibles sur le "pourquoi ici ? ", autant la question du : "pourquoi 3 hameaux ? ", au lieu d'un seul village groupé, hantera encore nos successeurs passionnés d'histoire !...
Les rivalités familiales, suite aux partages et aux droits d'aînesse, ont sévi ailleurs et n'expliquent pas un habitat dispersé...ou bien, on chercherait un exil plus éloigné de ses rivaux !?...
En tout cas, cet éparpillement de l'habitat correspondait aussi à une dispersion des champs pour chaque famille : on passait beaucoup de temps sur des chemins cahoteux, avec les troupeaux et les charrois. Pour autant, les tentatives sensées et répétées, pour faire des échanges amiables entre propriétaires, et réorganiser ainsi le parcellaire, se sont toujours heurtées à une farouche résistance des anciens, héritiers de la mémoire familiale des propriétés. De ce fait, ni partages, ni remembrement dans nos villages ; il faudra attendre la toute fin du XXème siècle pour que le second raz de marée mécanique regroupe d'office les parcelles, desservies par les grands chemins actuels...