La Guerre en 1914
Par : Jean-Pierre Buisson
Pourquoi la Guerre ?
1- L’Europe en 1914
Sur le plan politique :
5 grandes puissances dominent l’Europe : Le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Empire d’Autriche-Hongrie, la Russie. La 6ème grande puissance, l’Empire Ottoman (La Turquie) a été pratiquement chassé d’Europe au début du XXème siècle (guerres balkaniques).
Les états de l’ouest de l’Europe sont dans l’ensemble démocratiques ou libéraux (France, Royaume-Uni, Europe du Nord...). Les états de l’est et du centre constituent des monarchies autoritaires (Allemagne, Autriche-Hongrie, Russie...)
Sur le plan économique :
L’Europe du nord-ouest a profité de la révolution industrielle et a connu un important développement économique (Royaume-Uni, France, Allemagne...). Mais l’Angleterre s’essouffle alors que l’Allemagne et dans une moindre mesure la France sont plus dynamiques.
L’Europe du centre et du sud (Autriche, Russie, Espagne, Italie...) est en retard. L’industrie y est encore peu développée.
Sur le plan social :
La condition paysanne s’est améliorée, davantage à l’ouest de l’Europe qu’à l’est et au sud, mais elle reste encore difficile. Les conditions de vie et de travail des ouvriers restent dures. Les luttes sociales ont tout de même permis des progrès et provoquent ici ou là la peur de la révolution.
2- Le choc des nationalismes et des impérialismes
Depuis les guerres des années 1860-1870, France/Autriche, Prusse/Autriche, Prusse/France la tension
en Europe est restée vive. Chacun se prépare à un éventuel conflit, c’est ce que l’on appelle "la paix armée".
La France souhaite récupérer l’Alsace-Lorraine perdue. L’Allemagne ne veut évidemment pas, elle désire au contraire étendre son influence et elle rêve de créer une « Grande Allemagne » qui dominerait toute l’Europe centrale. En outre elle souhaite conquérir un empire colonial comme l’ont fait avant elle l’Angleterre et la France. France et Allemagne ont d’ailleurs failli en venir aux armes pour s’emparer du Maroc en 1906 et L’Angleterre, qui a toujours eu pour principe d’avoir la maîtrise des mers, et qu’aucun pays ne domine l’Europe continentale, craint la montée en puissance de l’Allemagne qui lui ravit des marchés extérieurs.
L’Autriche-Hongrie qui est constituée d’une mosaïque de peuples, en particulier Slaves, qui aspirent à l’indépendance, veut réduire à néant les mouvements de libération. Elle souhaite particulièrement infliger une leçon à un petit pays, allié de la France, qui soutient les Slaves du Sud, la Serbie.
La Russie qui domine elle aussi des peuples non-russes comme les Polonais, et dont le propre peuple est au bord de la révolution après une première tentative avortée en 1905, pense qu’une guerre victorieuse redorerait le blason du tsar et de la monarchie.
3- La formation des blocs et la course aux armements
Conséquence de ces rivalités, deux systèmes d’alliance se sont formés, prêts à s’affronter. D’un coté la Triple Alliance, créée par les Allemands, les
Autrichiens et les Italiens en 1882. De l’autre la Triple Entente, élaborée progressivement par la France, qui pour se défendre a cherché des alliés, Russie d’abord (« Alliance franco-russe » en 1892), Royaume-Uni ensuite (« Entente cordiale » en 1904).
Les blocs aggravent la tension et risquent de faire monter en épingle le moindre incident qui pourrait provoquer le déclenchement du conflit. Le risque est d’autant plus grand que chaque camp s’est activement préparé à la guerre en se livrant à une course effrénée aux armements.
Course aux armements maritimes qui permet à l’Allemagne de rattraper l’Angleterre première puissance maritime du monde depuis des siècles. Course aux armements terrestres entre la France et l’Allemagne que sa puissance industrielle avantage.
Course aux armements « humains ». Face à l’Allemagne qui augmente ses effectifs militaires, la France réplique en augmentant la durée du service militaire en 1913 (« loi des 3 ans »). Il était précédemment passé de 3 à 2 ans en 1905.
Le déclenchement de la guerre
1- L’Attentat de Sarajevo
Le 28 juin 1914 à Sarajevo, capitale de la Bosnie occupée par l’Autriche, l’archiduc François-Ferdinand est assassiné par un étudiant bosniaque. Avec le plein soutien de l’Allemagne qui juge que la guerre en Europe est « inévitable et nécessaire », l’Autriche accuse la Serbie de complicité et veut en profiter pour « l’éliminer des Balkans comme élément politique », c'est à dire la placer sous son contrôle. Elle lui lance un ultimatum en ce sens.
La Serbie en accepte l’essentiel, mais pas la totalité. Forte du soutien des Russes qui s’estiment protecteurs de l’ensemble des Slaves, la Serbie refuse de se soumettre et de passer sous la domination autrichienne.
La tension monte, la France ne fait rien pour calmer le jeu, seule l’Angleterre tente de proposer une médiation qui sera refusée par L’Allemagne.
2- L’Autriche et l’Allemagne ouvrent les hostilités
L’Autriche mobilise puis attaque la Serbie le 28 juillet. En riposte la Russie mobilise, puis c’est le tour de l’Allemagne, puis de la France (1er août) l’Allemagne déclare la guerre à la Russie ce même 1er août.
Le 3 août l’Allemagne envahit la Belgique pourtant neutre et déclare la guerre à la France. Par solidarité, le lendemain l’Angleterre rentre en guerre à son tour. Seule l’Italie, en froid avec l’Autriche, se désolidarise de la Triple Alliance et reste neutre.
La guerre en 1914
1- L’acceptation de la guerre : « l’Union sacrée »
Alors que dans les années précédant le conflit les peuples manifestaient leur hostilité à la guerre, particulièrement les ouvriers qui menaçaient de répondre par la grève générale, progressivement patriotisme ou nationalisme prirent le dessus.
L’internationalisme fut submergé, en particulier après l’assassinat de celui qui voulait convaincre les peuples français et allemand de ne pas s’entretuer, Jean Jaurès. Partout se créèrent des gouvernements d’ « union nationale » auxquels participaient ou que soutenaient la grande majorité des partis. Les peuples résignés ou déterminés, mais rarement enthousiastes, partirent pour une guerre que tout le monde croyait devoir être courte et victorieuse. « Dans 2 mois on sera à Berlin » disait-on à Paris !
Depuis les guerres des années 1860-1870, France/Autriche, Prusse/Autriche, Prusse/France la tension
en Europe est restée vive. Chacun se prépare à un éventuel conflit, c’est ce que l’on appelle "la paix armée".
La France souhaite récupérer l’Alsace-Lorraine perdue. L’Allemagne ne veut évidemment pas, elle désire au contraire étendre son influence et elle rêve de créer une « Grande Allemagne » qui dominerait toute l’Europe centrale. En outre elle souhaite conquérir un empire colonial comme l’ont fait avant elle l’Angleterre et la France. France et Allemagne ont d’ailleurs failli en venir aux armes pour s’emparer du Maroc en 1906 et L’Angleterre, qui a toujours eu pour principe d’avoir la maîtrise des mers, et qu’aucun pays ne domine l’Europe continentale, craint la montée en puissance de l’Allemagne qui lui ravit des marchés extérieurs.
L’Autriche-Hongrie qui est constituée d’une mosaïque de peuples, en particulier Slaves, qui aspirent à l’indépendance, veut réduire à néant les mouvements de libération. Elle souhaite particulièrement infliger une leçon à un petit pays, allié de la France, qui soutient les Slaves du Sud, la Serbie.
La Russie qui domine elle aussi des peuples non-russes comme les Polonais, et dont le propre peuple est au bord de la révolution après une première tentative avortée en 1905, pense qu’une guerre victorieuse redorerait le blason du tsar et de la monarchie.
3- La formation des blocs et la course aux armements
Conséquence de ces rivalités, deux systèmes d’alliance se sont formés, prêts à s’affronter. D’un coté la Triple Alliance, créée par les Allemands, les
Autrichiens et les Italiens en 1882. De l’autre la Triple Entente, élaborée progressivement par la France, qui pour se défendre a cherché des alliés, Russie d’abord (« Alliance franco-russe » en 1892), Royaume-Uni ensuite (« Entente cordiale » en 1904).
Les blocs aggravent la tension et risquent de faire monter en épingle le moindre incident qui pourrait provoquer le déclenchement du conflit. Le risque est d’autant plus grand que chaque camp s’est activement préparé à la guerre en se livrant à une course effrénée aux armements.
Course aux armements maritimes qui permet à l’Allemagne de rattraper l’Angleterre première puissance maritime du monde depuis des siècles. Course aux armements terrestres entre la France et l’Allemagne que sa puissance industrielle avantage.
Course aux armements « humains ». Face à l’Allemagne qui augmente ses effectifs militaires, la France réplique en augmentant la durée du service militaire en 1913 (« loi des 3 ans »). Il était précédemment passé de 3 à 2 ans en 1905.
Le déclenchement de la guerre
1- L’Attentat de Sarajevo
Le 28 juin 1914 à Sarajevo, capitale de la Bosnie occupée par l’Autriche, l’archiduc François-Ferdinand est assassiné par un étudiant bosniaque. Avec le plein soutien de l’Allemagne qui juge que la guerre en Europe est « inévitable et nécessaire », l’Autriche accuse la Serbie de complicité et veut en profiter pour « l’éliminer des Balkans comme élément politique », c'est à dire la placer sous son contrôle. Elle lui lance un ultimatum en ce sens.
La Serbie en accepte l’essentiel, mais pas la totalité. Forte du soutien des Russes qui s’estiment protecteurs de l’ensemble des Slaves, la Serbie refuse de se soumettre et de passer sous la domination autrichienne.
La tension monte, la France ne fait rien pour calmer le jeu, seule l’Angleterre tente de proposer une médiation qui sera refusée par L’Allemagne.
2- L’Autriche et l’Allemagne ouvrent les hostilités
L’Autriche mobilise puis attaque la Serbie le 28 juillet. En riposte la Russie mobilise, puis c’est le tour de l’Allemagne, puis de la France (1er août) l’Allemagne déclare la guerre à la Russie ce même 1er août.
Le 3 août l’Allemagne envahit la Belgique pourtant neutre et déclare la guerre à la France. Par solidarité, le lendemain l’Angleterre rentre en guerre à son tour. Seule l’Italie, en froid avec l’Autriche, se désolidarise de la Triple Alliance et reste neutre.
La guerre en 1914
1- L’acceptation de la guerre : « l’Union sacrée »
Alors que dans les années précédant le conflit les peuples manifestaient leur hostilité à la guerre, particulièrement les ouvriers qui menaçaient de répondre par la grève générale, progressivement patriotisme ou nationalisme prirent le dessus.
L’internationalisme fut submergé, en particulier après l’assassinat de celui qui voulait convaincre les peuples français et allemand de ne pas s’entretuer, Jean Jaurès. Partout se créèrent des gouvernements d’ « union nationale » auxquels participaient ou que soutenaient la grande majorité des partis. Les peuples résignés ou déterminés, mais rarement enthousiastes, partirent pour une guerre que tout le monde croyait devoir être courte et victorieuse. « Dans 2 mois on sera à Berlin » disait-on à Paris !
2- L’offensive allemande
Les forces sont à peu près équilibrées en nombre d’hommes, mais l’Allemagne est mieux armée. Surtout elle dispose d’une stratégie plus élaborée, le plan Schlieffen, qui prit complètement au dépourvu les armées françaises.
Les forces sont à peu près équilibrées en nombre d’hommes, mais l’Allemagne est mieux armée. Surtout elle dispose d’une stratégie plus élaborée, le plan Schlieffen, qui prit complètement au dépourvu les armées françaises.
Alors que Joffre attaque à la frontière allemande en Lorraine, l’essentiel des troupes allemandes envahit la Belgique pour arriver par le nord peu défendu.
« La bataille des frontières » est vite perdue, les Allemands pénètrent en France et progressent rapidement. Un mois plus tard, le 2 septembre, ils ne sont plus qu’à 25 kms de Paris. Le gouvernement dirigé par l’ex-socialiste René Viviani (par ailleurs député de Bourganeuf), quitte la capitale pour Bordeaux.
Heureusement la contre-offensive menée par Joffre début septembre dans la région de la Marne permet d’enrayer la progression allemande, et même de faire un peu reculer les armées ennemies.
3- La course à la mer
Alors que le front se stabilise en Lorraine et en Champagne, chacune des 2 armées cherche à déborder l’autre à l’ouest, avançant ainsi parallèlement dans cette direction. C’est ce qu’on appelle la course à la mer qui durera jusqu’en novembre. A cela s’ajoutait un autre enjeu, le contrôle des ports de Calais et de Dunkerque qui permettaient la liaison avec l’Angleterre.
Il fut obtenu grâce aux victoires d’Ypres et de l’Yser dans l’extrême sud-ouest de la Belgique.
Alors que le front se stabilise en Lorraine et en Champagne, chacune des 2 armées cherche à déborder l’autre à l’ouest, avançant ainsi parallèlement dans cette direction. C’est ce qu’on appelle la course à la mer qui durera jusqu’en novembre. A cela s’ajoutait un autre enjeu, le contrôle des ports de Calais et de Dunkerque qui permettaient la liaison avec l’Angleterre.
Il fut obtenu grâce aux victoires d’Ypres et de l’Yser dans l’extrême sud-ouest de la Belgique.
4- La stabilisation du front occidental
Fin 1914 les deux armées sont face à face sur 800kms, de la Mer du Nord à Belfort. A « la guerre de mouvement » de 1914 va succéder « la guerre de position » qui durera jusqu’en 1918. Pour se protéger les armés vont creuser des lignes de tranchées pour une longue « guerre d’usure ».
5- Sur le front oriental
Pendant ce temps à l’est les Russes étaient défaits par les Allemands, mais leur offensive prématurée avait obligé les Allemands à dégarnir leurs troupes sur le front occidental permettant ainsi la victoire de la Marne.
L’Autriche après une première offensive réussie subissait quelques revers face aux Serbes qui réussissaient à repousser ses armées.
Enfin le lointain Japon entrait en guerre contre l’Allemagne et en profitait pour s’emparer des possessions allemandes en Chine.
Fin 1914 les deux armées sont face à face sur 800kms, de la Mer du Nord à Belfort. A « la guerre de mouvement » de 1914 va succéder « la guerre de position » qui durera jusqu’en 1918. Pour se protéger les armés vont creuser des lignes de tranchées pour une longue « guerre d’usure ».
5- Sur le front oriental
Pendant ce temps à l’est les Russes étaient défaits par les Allemands, mais leur offensive prématurée avait obligé les Allemands à dégarnir leurs troupes sur le front occidental permettant ainsi la victoire de la Marne.
L’Autriche après une première offensive réussie subissait quelques revers face aux Serbes qui réussissaient à repousser ses armées.
Enfin le lointain Japon entrait en guerre contre l’Allemagne et en profitait pour s’emparer des possessions allemandes en Chine.